dimanche 23 avril 2017

Reprise de dune


Face-à-face dans les limbes
ma joue sans toit se creuse
― la sensation est concise
trouve l'éminence sableuse
vois l'enfoncement du point
infusé jusqu'aux souffles
de la force du tumulte
glissé entre les doigts
― dévide l'écheveau.



Herbe à femme : cultiver





mercredi 19 avril 2017

En portefeuille


La bretelle rabattue je dévisage l'attente
dans le reflet crayeux et faiblesses imbriquées
des fenêtres sur un corps dans le pavillon.
Facettes dentelées du paravent originel
d'une louve en cadre sous une apparence
et la maudite élégie de ses complaisances
_  je voudrai encore remarquer le rythme.
La tresse brune s'est défaite avec le vent fort
derrière tous les carreaux du prisme oscillant
mais les vertiges sont sourds à l'émoi
et au ganse déniché qui hurle l'amour.
Dès l'instant à la main les mèches éparses
recouvrent le jour pli à jour proche.



samedi 15 avril 2017

Émulsion de fait




                                                          Sonic Youth, Massage the History 
                                                                      [Album : The Eternal]



              Les mots se dressent dans notre bouche
                 sans que nous puissions malgré le coeur
                         les apprivoiser au désordre



L'emblème écarlate : réserve tactile





mardi 11 avril 2017

Éolienne


La liane au ventre
fait un bruit de chaînette
des clignements dans ses yeux

découvrir le souterrain
les douceurs sur la cale
dérober la scène

( introspection )

coulisse
sentir la marge
derrière les organes
jusqu'à l'irrigable
étroitement

La liane est un trésor tourmenté
une obstination en bataille
qui n'est plus la même




vendredi 7 avril 2017

Sur la photographie : La caverne de Platon par Susan Sontag ( Dédoublement )



Une photo est à la fois une pseudo-présence et une marque de l'absence.
[...]
Une signification nouvelle a été donnée à l'idée d'information par l'image photographique. La photo est une mince tranche d'espace autant que de temps. Dans un monde où règnent les images photographiques, toute limite ( " cadrage " ) semble arbitraire. Tout peut être séparé de tout, rendu discontinu : tout ce qu'il faut, c'est cadrer le sujet différemment. ( Inversement, tout peut être rapproché de tout. ) La photographie renforce une conception nominaliste de la réalité sociale, qui serait faite de petites unités en nombre apparemment infini, de la même façon que le nombre de photos qui pourraient être prise d'un objet quelconque est illimité. Par l'intermédiaire des photographies, le monde se transforme en une suite de particules libres, sans lien entre elles ; et l'histoire, passée et présente, devient un ensemble d'anecdotes et de faits divers. L'appareil photo atomise la réalité, permet de la manipuler et l'opacifie. C'est une conception du monde qui lui dénie l'interdépendance de ses éléments, la continuité, mais qui confère à chacun de ses moments le caractère d'un mystère. N'importe quelle photographie est chargée de sens multiples ; en effet, voir une chose sous la forme d'une photo, c'est se trouver en face d'un objet de fascination potentielle. Au bout du compte, l'image photographique vous lance un défi : " Voici la surface. A vous maintenant d'appliquer votre réflexion, ou plutôt votre sensibilité, votre intuition, à trouver ce qu'il y a au-delà, ce qui doit être la réalité, si c'est à cela qu'elle ressemble. " 


             _ Susan Sontag, Sur la photographie - Dans la caverne de Platon
                                     Traduit de l'américain par Philippe Blanchard
                                             [ Éditions Christian Bourgois ]



lundi 3 avril 2017

La chambre radiante


Quand tu te réveilleras dans cette autre chambre, bien plus radiante que le dessin dévoré d'une mousseline d'affection, ta rame creuse cédera au sabre et les habitudes seront éthérées comme un lit défait.