samedi 23 mars 2024

Le soleil au crépuscule

la musique prend mon corps et l'en tête d'une lettre  des doigts je joue avec l'eau du temps creuse le sort cache des songes  alors que tout semble borner les désirs  je marche sur des inscriptions d'un plaisir lunaire et tu es là   l'état dans lequel je suis a quelque chose d'échevelé   pulsion de vie dans la mort  amande déflorée cherchant l'arbre   nuit destinée dans mon corps  origine renaissante dans le cri de l'aube   soit le fruit nu et l'animal blessé ― il y a dans le plaisir quelque chose de cruel  ― du temps à genoux pour te dire   au fond de l'âme  dans les bras de la colère  j'écris  sans cesse irradiée d'éclairs  de volupté des mouvements invisibles  les yeux en bourgeons je te vois au mot près 

― voici ma ruine 

je ne m'appelle plus je suis Personne   mes lèvres sont écartées d'un emblème capital   levées des rangs de ton alphabet   le soleil est cruel  ― oui   ton visage m'éclaire  lueur brique qui me saigne   éblouie par des silences érectiles    dans un souffle ultime entraînant ma peau vers l'irréel  comme une lente impression d'éclipse miraculeuse   c'est nuit et jour tout en attaché   c'est la suite des choses que le chaos délivre  dans ma mort  le ciel l'abîme la langue des fauves   dois-je y lire l'extase ou le reconcement ?

il y a sur ton front une fresque de signes
ça brûle d'un duel aller et retour
je prête mon oreille au soleil
mon corps nadir


                                                                             ombre dualité


samedi 9 mars 2024

Les courbes sonores du corps

dans la chambre noire
défaut de mémoire
extrait de naissance
naturelle déclaration

            chère inflorescence 
                 je te pressens

               ton incarnation
     qu'il faut gémir en toutes lettres

               ta main gauche
     qui murmure l'imprononçable

  quelques feuilles souffles
 en perte de salive

et devant
mon corps émotion
tout en masse de remous
faubourg rouge indiscipliné 
collecte les désirs conscients
et les révoltes orphelines

dis-moi
des mots qui tonnent
un éboulement de sens
quand on est au dedans


        quel beau délit de vivre !





samedi 2 mars 2024

Sentir le hasard

sentir ma peau    sentir le vent monter   hisser ma voile nue   le courant croissant sur ma peau  une vague pleine d'impatience   des grands yeux d'enfant   un regard abyssal    sentir ton humeur    sentir encore  des grimaces souriantes   excitantes  ce qui tombe d'une joie  impossible  heurter le récif des habitudes acides    sentir le premier coup après-coup le contre-coup des gestes muets   recommencer la parole mouillée   chanter la voie intérieure    sentir précieusement le désastre  ne plus te connaître   basculer le temps  mon ventre est une horloge vivante   te prêter ma peau  dévoilée   et ne plus te voir    sentir la résidence politique   l'une dans l'autre   éprouver le rythme absent    sentir ta peau écrite   une considération    le hasard