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| Le Champ originel |
— « J'ai changé, et tu n'y es pour rien. »
sortir de la nuit, couler simplement.
du souvenir, de la bouche.
et sentir encore plus fort ce qui s'écoule.
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| Le Champ originel |
— « J'ai changé, et tu n'y es pour rien. »
Claude Szymczak est mort le 11 novembre 2019 à Labeaume, commune pittoresque au paysage accidenté de l'Ardèche. Je le découvre aussi aujourd'hui avec une chaude émotion, cette apparition inopinée est empreinte de caractères. C'était un poète, peintre et mon professeur d'arts plastiques au collège André Malraux à Lambres-lez-Douai, ville passerelle entre lui et mon père. Claude avait une voix que l'on n'oublie pas, féroce, particulièrement grave et gravée d'un tourbillon de grains colorés aussi hirsutes que noires, étaient sa chevelure et sa barbe. Dans la classe de quatrième et de troisième, les élèves ignoraient l'espoir que portait cet homme, souvent ébranlé par leur chahut sauvage. C'est par lui et avec lui que j'ai eu la trempe de peindre à l'huile et être son invitée pour une première exposition. Il y a une géographie et une lente éclosion de sens, en moi.
carnet / photographies : le carton à dessin
― Roubaix, 23 novembre 2025
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| le parfum d'Iréna |
| la frange grave d'Iréna |
carnet / photographies : le jardin analytique à Vauban
― Lille / Roubaix novembre 2015-2025
extraits / paroles en italique : Iréna Talaban,
" Terreur communiste et résistance culturelle "
[Les arracheurs de masques]
Ed. PUF / Ethnologies
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| la pente |
elle descend la source d'une passion familière
s'arrête - il y a toujours une décision à prendre au fond
elle s'enfouit dans les secondes enflammées des artères
tout est vitesse avant de quitter sa nudité
les reflets absorbés, les métaphores
l'aube est déjà là
elle frémit ostensiblement
▫
Amsterdam, le 30 novembre 1990
Cher Fawwaz,
Nous sommes aux derniers jours de novembre, un mois qui m'est cher, celui de la naissance de ma mère (et celui de la fête des Morts). Avenue Clémenceau, les religieuses françaises nous apprenaient que le sol était couvert de feuilles mortes. Ces feuilles mortes, à Beyrouth, sur cette avenue sans arbres, n'existaient pas. Mais à l'école, tout ce qu'on nous disait, n'existait pas. Certainement pas pour nous.
E.
_ Etel Adnan, Des villes et des femmes
Lettres à Fawwaz suivi de Paris mis à nu
Gallimard collection L'Imaginaire
[p.53/56]
On a beau faire, on se figure toujours ce que l'on voit.
Je crois que l'homme rêve uniquement pour ne pas cesser de voir.
Il se pourrait bien que la lumière intérieure se répandit un beau jour
hors de nous-mêmes, en sorte que nous n'aurions besoin d'aucune autre.
_ Johann Wolfgang Goethe,
Les Affinités électives