la nuit est étourdie. par elle, la colère s'endort dans l'espace du poème et dans la crise avec les mots que j'ai semés, hâtivement, nerveusement, sur des carnets noirs.
enveloppée de feuilles de papier, dans mon sommeil, la nuit réveille le vide du corps, ma bouche s'éclaire. au fond de la scène, des milliards de lunes. la langue tourne, elle est ronde, devenue cicatrice, petits points tracés avec adresse dans la Voie Lactée.
je m'enfonce dans la tendresse de la nuit et je bois la musique de l'indulgence, c'est un silence déconcertant.
j'ai perdu des noms, un itinéraire couché depuis cinquante ans. je ne sais plus à qui je parle. les visages sont brouillés, comme une piste dans un crépuscule de lucidité. j'ai cru à l'accident de l'écoulement.
échappée, ligne de fuite, dérobade, mensonge limite, précaution incorrecte, je ne peux m'empêcher d'imaginer tes mains hésitantes.
où commence la confiance, comment devenir montagne, celle que l'on ne déplace pas ?
carnet / photographies : longtemps tactile
― Le non-lieu Roubaix 05 octobre 2025
― Le non-lieu Roubaix 05 octobre 2025
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