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profondeur de nuit |
Ce besoin de pénétrer, d'aller à l'intérieur des choses,
à l'intérieur des êtres, est une séduction de l'intuition de la chaleur intime.
Où l'oeil ne va pas, où la main n'entre pas, la chaleur s'insinue.
_ Gaston Bachelard, La psychanalyse du feu
[Le complexe de Novalis]
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— dans la passion —
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le départ du train |
l'odeur de la Nuit passe de lieu en lieu, elle mêle l'avant et l'après des phénomènes pour t'emporter. Je ne sais plus si elle est un bien, si après le passage, elle reste la lumière intuitive au centre du corps. Au revoir pour te revenir, au revoir le mélange des sentiments. Je caresse le rêve d'une forme crue, je me dévore moi-même en mon lieu décrié. C'est toi la Nuit et pour la Nuit ultime, c'est une odeur de flamme humaine. Murmures, soupir et l'eau de l'imagination. Je suis venue te donner l'horizon avec la douceur annoncée de l'expérience, au revoir l'absence de paroles. En une manoeuvre mystérieuse, j'emprunte au train le sifflement d'une douceur. Suis-je le frottement du féminin et du masculin, un battement de vagues, la dénudation de tes contradictions des pieds à la tête ?
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loger le sentiment |
Et puisqu'il faut disparaître, puisque la Nuit est la lumière de l'aurore — tu descends sous mes lèvres, soufflée toujours absente et silencieuse. Au fond de l'eau du feu, tu caches la poésie des voiles niant la folie, la vapeur, l'espoir de dilatation. Je suis dans l'euphorie de l'éther, dans les arts du feu que la vie mortelle a créés. Et j'ouvre les yeux sur le secret, la Nuit de ton océan salé. Là sans voir, je ne peux qu'être intime, les tentations brûlantes sous la langue.
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de l'intuition |