les chattes partagent la clarté des fenêtres de la chambre, elles lisent l'instant d'avant, celui d'après et tout l'invisible de ce que ma bouche appelle. Face à elles, les maisons voisines reflètent l'incompréhensible d'un feu ardent, une forme de foyer étranger ou ce qui pourrait être l'écoute d'une vie nouvelle. Dans l'égarement du regard des félines, je parle la langue en eau tombée de gouttière en gouttière. J'apparais avec elles, je glisse sur les mots anciens et je disparais. La cascade peut s'évanouir de nos corps et pourtant nous survivons, rien ne vient du prolongement du ciel — s'il y a de l'effacement dans le ravissement
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et du feu et l'azur - l'inlassable |
j'ai touché quelque chose avec ma langue et c'est quelque chose que la chaleur des chattes traduit naturellement. Il semble si simple parfois avec l'attention précieuse de complices, d'interpréter les signes, d'être le retour d'une vision, l'insistance d'un prénom, affleurer un bonheur que nous ne voyons pas, de vivre un blottissement soudain contre la douceur aveugle