| la scène du drapé - figure |
une vie de mouvements, un corps roseau
— le vertige des roses, une maison d'eau
je perds connaissance dans des ombres courtes
il faut accroître la nuit avant le réveil
vite éprouver une parole
vite, vite remuer les lèvres !
avant d'accoucher le coeur
— n'être naître
un infini intact
mon origine claque ses soies contre le temps
un commencement pour son recommencement
la lumière de la nuit comme une fenêtre allumée
dessine sa joie de vivre pour devenir autre
j'enjambe les interstices du dilemme
je cavale la route jusqu'à toi, oui toi, vous, qui m'oubliez !
un couteau entre les dents pour denteler ma langue
fondre dessous jusqu'au désir crevé
dans quelques espaces fragiles, intimes
dans cet automne où ma chambre fleurit
je me drape d'une lame courbe douce
qui voit le jour dans l'obscurité
▫
Tant qu'on pense, on ne meurt pas
_ Pierre Guyotat, Coma
[Traits et portraits]
Ed. Mercure de France
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