dimanche 30 octobre 2016
Le manteau-vers de Marina Tsvetaeva ( et la blouse-soude )
Te dirai-je à quoi j'ai réfléchi ? Aller
Sous ce manteau _ par temps de pluie,
Sous ce manteau _ ensuite la nuit,
Toujours sous le manteau : même dans la tombe.
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Être à jamais ton jeune homme blond,
Dans tous les siècles !
Suivre ta pourpre dans la poussière,
En blouse sévère de disciple,
Guetter dans l'épaisseur humaine,
Ton souffle vivifiant,
L'âme animée par ton soupir,
La blouse gonflée de vent.
Vaincre comme le roi David,
Pousser la foule d'un coup d'épaule,
En simple blouse te protéger
De toute offense, de tout le mal du monde,
Quand les disciples dorment, veiller
Seul, sous le poids des paupières...
Blouse faite pierre _ au premier coup
Lancé contre toi par la plèbe...
Il n'est pas vain, ce vers coupé,
Trop aiguisé le glaive !
Sourire aux lèvres, sur ton bûcher,
Monter _ moi, le premier !
_ Marina Tsvetaeva, Le disciple, 15 avril 1921.
[ Poèmes de maturité. 1921-1941, Le métier ]
La fente d'aisance garde l'allure,
quand le plastron élimé la recouvre de sels.