la musique prend mon corps et l'en tête d'une lettre des doigts je joue avec l'eau du temps creuse le sort cache des songes alors que tout semble borner les désirs je marche sur des inscriptions d'un plaisir lunaire et tu es là l'état dans lequel je suis a quelque chose d'échevelé pulsion de vie dans la mort amande déflorée cherchant l'arbre nuit destinée dans mon corps origine renaissante dans le cri de l'aube soit le fruit nu et l'animal blessé ― il y a dans le plaisir quelque chose de cruel ― du temps à genoux pour te dire au fond de l'âme dans les bras de la colère j'écris sans cesse irradiée d'éclairs de volupté des mouvements invisibles les yeux en bourgeons je te vois au mot près
― voici ma ruine
je ne m'appelle plus je suis Personne mes lèvres sont écartées d'un emblème capital levées des rangs de ton alphabet le soleil est cruel ― oui ton visage m'éclaire lueur brique qui me saigne éblouie par des silences érectiles dans un souffle ultime entraînant ma peau vers l'irréel comme une lente impression d'éclipse miraculeuse c'est nuit et jour tout en attaché c'est la suite des choses que le chaos délivre dans ma mort le ciel l'abîme la langue des fauves dois-je y lire l'extase ou le reconcement ?
il y a sur ton front une fresque de signes
ça brûle d'un duel aller et retour
je prête mon oreille au soleil
mon corps nadir
ombre dualité |