samedi 23 mars 2024

Le soleil au crépuscule

la musique prend mon corps et l'en tête d'une lettre  des doigts je joue avec l'eau du temps creuse le sort cache des songes  alors que tout semble borner les désirs  je marche sur des inscriptions d'un plaisir lunaire et tu es là   l'état dans lequel je suis a quelque chose d'échevelé   pulsion de vie dans la mort  amande déflorée cherchant l'arbre   nuit destinée dans mon corps  origine renaissante dans le cri de l'aube   soit le fruit nu et l'animal blessé ― il y a dans le plaisir quelque chose de cruel  ― du temps à genoux pour te dire   au fond de l'âme  dans les bras de la colère  j'écris  sans cesse irradiée d'éclairs  de volupté des mouvements invisibles  les yeux en bourgeons je te vois au mot près 

― voici ma ruine 

je ne m'appelle plus je suis Personne   mes lèvres sont écartées d'un emblème capital   levées des rangs de ton alphabet   le soleil est cruel  ― oui   ton visage m'éclaire  lueur brique qui me saigne   éblouie par des silences érectiles    dans un souffle ultime entraînant ma peau vers l'irréel  comme une lente impression d'éclipse miraculeuse   c'est nuit et jour tout en attaché   c'est la suite des choses que le chaos délivre  dans ma mort  le ciel l'abîme la langue des fauves   dois-je y lire l'extase ou le reconcement ?

il y a sur ton front une fresque de signes
ça brûle d'un duel aller et retour
je prête mon oreille au soleil
mon corps nadir


                                                                             ombre dualité