si j'ai pu te perdre entre mes seins
dans l'amphore du dialogue impossible
sous la pulpe vivante de mes doigts
il y a toujours sentir, la voix intime
le jaillissement de l'expérience
le nerf cabré de la tentative
quand j'écris ta légende
dimanche 30 juin 2024
Insaisissable
dimanche 23 juin 2024
Laissez-la
carnet_6597 |
la rampe |
lundi 10 juin 2024
Salve latente
derrière un sourire, un homme écrit
il est sans amour sans latitude sans papier
le temps a levé et a marqué l'affection
il est arraché à la lumière, il survit
derrière ce sourire, c'est la mémoire du corps
l'absence quand ses bras serrent le désir
la peur de la mer sur la ligne des hanches
il écrit la nuit avec l'odeur crue des objets
il déshabille lentement les mots dans sa gorge
par les étages et les facettes de sa langue
je suis là, il ne me voit pas, il écrit
le charme de ses lèvres refermées
sur les dents serrées du silence
les larmes ont la parole |
samedi 8 juin 2024
Entends-tu, imagines-tu, dis ? — Mohamed Boudia
« Nous déduisons notre esthétique comme notre morale
des besoins de notre combat »
_ Bertolt Brecht
ensemble |
Entends-tu ?
Un jour, tu entends ;
Avec nos bras nus
Et nos poitrines
Où se meure
Le poil gris et terne
De la misère
Nous donnerons l'assaut
À nos rêves.
et aux Étoiles.
Si tu voulais
Ton poing mêlé au mien
Symbole et défi multicolore
Nous crèverons les vieux nuages
Pour écouter
Les premières notes
De la foi nouvelle.
Imagines-tu, dis ?
Imagines-tu
Le peuple qu' habite
Le fer, issu des
Éclats de toutes
Les violences universelles ;
Par un seul geste
Remettre en cause
L'existence
Des racines ?
Les banques
En tremblent
Déjà
— Poème paru dans l'article « le Chant du paysan » le 1er mars 1963
dans le numéro 4 de Révolution à l'université
▫
2 JUIN 1973
un geste oublié
un murmure hésité
et le soleil dévorant
tombe au pied de la muraille
de l'incompréhensible et stupide renoncement au bonheur
— Poème paru dans le numéro spécial de La Charte, Al Mithaq
éditée par le RUR/FLN Clandestin, « Hommage à Mohamed Boudia » 1973
Mohamed Boudia, Oeuvres
Écrits politiques, théâtre, poésie et nouvelles
Premiers Matins de Novembre
Éditions - 2017
mardi 4 juin 2024
L'Espérance et l'homme aux lèvres rouges
la gaîté |
C'est le commencement de l'éternité dans les ciels mais une éternité des crimes de guerre. Toute l'infinie beauté des sens ne transparait plus sur les visages, l'on cherche la vérité de l'autre comme l'on cherche un remède à la souffrance. De la théorie, des émotions, de l'espérance, tout est teinté de pourpre et de noir brûlé. L'on n'entend ni les femmes ni les enfants ramasser les restes de leurs chants, et du silence, l'on replie les ciels pour ne plus rien nommer ni l'immanence du sensible ni l'origine.
◊
—Mouvements—
la matérialité |
L'affection dentelée sous son manteau de pluie, elle est si impatiente de le revoir, déterminée dans sa trajectoire — sa révolution. Elle marche un peu à la manière d'une danse, ses pas sont longs, frénétiques. Le ciseau des jambes coupe la répétition de l'air, elle sent un souffle véloce frotter la peau. Elle voudrait lui dire comment elle ensemence sa propre nature, comment naissent les choses et se fragmentent quand elle aime, comme des divisions de sensations dans tout son corps. Il est presque midi dans l'épaisseur du cimetière du Montparnasse, l'un des ciels aspire l'odeur des fleurs qu'ont laissé les amants de passage. Près d'un banc délaissé, elle s'arrête, sous son manteau une pulsion de vie retentit. Il arrive, il vient comme une veine jaillie de la première rencontre, il est le mouvement.
l'altérité |
il n'y a plus que des mots scandés,
l'intensité |