la gaîté |
C'est le commencement de l'éternité dans les ciels mais une éternité des crimes de guerre. Toute l'infinie beauté des sens ne transparait plus sur les visages, l'on cherche la vérité de l'autre comme l'on cherche un remède à la souffrance. De la théorie, des émotions, de l'espérance, tout est teinté de pourpre et de noir brûlé. L'on n'entend ni les femmes ni les enfants ramasser les restes de leurs chants, et du silence, l'on replie les ciels pour ne plus rien nommer ni l'immanence du sensible ni l'origine.
◊
—Mouvements—
la matérialité |
L'affection dentelée sous son manteau de pluie, elle est si impatiente de le revoir, déterminée dans sa trajectoire — sa révolution. Elle marche un peu à la manière d'une danse, ses pas sont longs, frénétiques. Le ciseau des jambes coupe la répétition de l'air, elle sent un souffle véloce frotter la peau. Elle voudrait lui dire comment elle ensemence sa propre nature, comment naissent les choses et se fragmentent quand elle aime, comme des divisions de sensations dans tout son corps. Il est presque midi dans l'épaisseur du cimetière du Montparnasse, l'un des ciels aspire l'odeur des fleurs qu'ont laissé les amants de passage. Près d'un banc délaissé, elle s'arrête, sous son manteau une pulsion de vie retentit. Il arrive, il vient comme une veine jaillie de la première rencontre, il est le mouvement.
l'altérité |
il n'y a plus que des mots scandés,
l'intensité |