l'arbre de l'amour |
... elles écrivent leurs charmes aussitôt l'éclat de rire, des flambeaux à la main pour ne pas tomber. Dans leurs yeux je croise, parfois un, deux, trois, frémissements de l'attente face à l'amour. Un balancier de contrecoups à bout de nerfs, à bout de force, à bout de souffle. J'admire l'atmosphère résistante que je traverse. Elles cherchent les corps de l'autre monde, elles pressentent le mariage du ciel et de la terre et c'est un chaos immense sous leurs pas. Elles se dressent, irréelles, le souffle des sibylles dans leurs ombres. Derrière les bruits ordinaires, il y a des petites bulles de chair abandonnées dans des poches à coulisse qui parlent de scène brûlante. J'entends le ressac de la dévastation. Un tapis de fleurs sauvages aligne les cris des bêtes de nuit pour qu'au matin, par leur émoi implacable, des arbres s'ouvrent et protègent le rêve. De l'autre côté de la vie, la disparition, la bouche de la vie sans parole. Elles dispersent le chant muet des rives pénétrées et le buste délicatement en avant, les flambeaux étincelants, elles se frottent les joues et les lèvres. Avec elles, j'écris la peau des fleurs, la peau cramponnée au rêve. La nuit est toujours là avec ses gouttes de lumière dans les entrailles de l'arbre...