tu ne m'as pas rêvée tu me vois bruissante derrière le poème tu lis l'origine limpide de l'audace la douceur des arilles de grenade que le fruit donne au temps au vent ne te limite pas au paysage fragmenté de mon corps écoute sa musique il résonne à vivre l'éclair l'âme libre il rit avec ta langue autour de toi des nuages dansent tu n'en comprends aucun mot la poussière des lettres sous ma peau sent le frôlement de tes mains et c'est le cri vermeil le jus de la grenade coule dans ma bouche comme un courant d'air dans son passage un rai de lumière sourdement je te rejoins là dans le vent de la langue les nuages sont éperdus et ma respiration est complice ne crains pas d'aimer