ils veulent sans cesse gravir les montagnes
ils veulent conquérir le temps qui les nargue
ils veulent conquérir le temps qui les nargue
mais dans leur bouche, au péril de leur périple
ils négligent le charme du courant qu'ils engagent
ils nous donnent l'eau et l'essence pour se baigner
nous voici au milieu de la nuit tel le vaisseau fantôme
ils viennent trouver nos mains, la source du lait et l'humus
nous sommes à la fois, la vigne, la mer et l'affection du ciel
les vagues peuvent bien sourire, nous jouissons plus haut
à toutes fins des mondes, les mots résistent
ils nous laissent nous noyer dans une tempête de sens
ils nous regardent dans le tain du miroir de leurs blessures
nous voilà amalgames et flaques au nom de l'impossible
nous voici déposées sans vie au pied de la montagne
ne sommes-nous pas le paysage à perte de vue ?
ne sommes-nous pas la conquête et le contresens ?