rose de Jéricho - août 2023 |
je parle en soupir
je parle en assoiffée
inconditionnelle — parfois, on se sent mourir
quelques pages sanguines écrites cette nuit
ramène le souffle et les fleurs dans ma brune
— excuse-moi pour la musique, mon corps revit
je libère les vagues hautes des cheveux sur l'échine
je pointe un doux souvenir à peine mâché
sur toute la ressemblance frémissante
j'effleure aussi la chair des roses
— surtout, ne disparais pas !
cette histoire, je la cache sous ma langue
personne, personne ne la voit - et toi ?
je me dis que l'homme mort n'aime plus
— qui sait si la nuit est ciel noir
c'est aujourd'hui transfiguration
dans ta langue barbare,
il n'y a pas d'amour-capitale
je suis métamorphose
païenne étrangère
à ta propre nuit