dans ma chambre noire, nos corps se sont écartés
ce qui suit est la carte chaude de ma peau face à toi
ce qui suit n'est pas le désespoir à ta frayeur de l'amour
je te parle encore endormie dans le désir homérique
je te parle de ma vie sous la vie que tu ne vois pas
— si je t'aime ne regarde pas tes mains retenues
je suis marquée par toi mais tu ne me tiens pas
je ne suis d'aucune religion voici mon histoire
être amoureuse est ma nudité au monde
chronique |
— fallait-il que tu passes d'une langue à l'autre
insensiblement, pour me déconcerter ?
dans un conte persan, j'ai rêvé ta naissance
ton corps résistant et réceptif - immédiat entre nous
dans le même conte, j'ai senti ta renaissance quand attirée contre toi
ton goût s'est répandu
et maintenant ?
voici la même histoire depuis les origines
si tu aimes, fais-le, fais du bonheur limité son effondrement
mais ne le dis pas
étendue dans ton amour la poitrine ouverte,
personne ne sait fleurer ta peau son dedans tous ses mots sans réfléchir
— il n'y pas de but car il n'y a pas de cadre
je suis hors-champ à toutes séquences routinières
dans la profondeur de ta nuit qui s'évapore lentement
je me souviens de toi au travers de ta barricade
l'un de tes doigts a cherché mon corps humide
et puis un autre a vu la source et les suivants
jusqu'à trouver le puits en toi-même
— hume tes mains qui par ma peau t'écrivent
si par moi, l'absence te fait jaillir
l'amour est alors vrai